Seuls les assurés sans année de cotisation manquante ont droit à une rente vieillesse AVS complète! Durant la période d’assurance, de nombreux événements peuvent intervenir qui – le plus souvent sans que l’on en soit conscient – débouchent sur une obligation de payer des cotisations en tant que personne sans revenu lucratif. Cela peut également concerner des immigrants aisés provenant de l’étranger lorsqu’ils élisent domicile en Suisse.
L’obligation d’assurance selon l’art. 1a al. 1 lit. a LAVS définit le cercle des personnes assurées entre autres par le fait que chaque personne physique domiciliée en Suisse est obligatoirement soumise à l’assurance vieillesse, survivants et invalidité. Cette obligation de s’assurer à partir du moment où l’on prend domicile en Suisse ne doit pas être confondue avec l’obligation de cotiser. Entre une personne sans revenu lucratif et une personne avec revenu lucratif, l’obligation de cotiser se distingue par le fait qu’un personne sans activité lucrative n’est soumise à l’obligation de cotiser à l’AVS qu’à partir du 1er janvier suivant la date où elle a atteint 20 ans révolus, c’est-à-dire trois ans plus tard que l’âge ordinaire. Avec cette soumission retardée à l’obligation de cotiser, les personnes sans activité lucrative se voient quasiment exonérées de leurs années de jeunesse!
Les années de jeunesse découlent d’ailleurs de la définition donnée par l’art. 29bis al. 1 LAVS mentionnant les dispositions générales relatives au calcul de la rente. La loi y définit que «seules» les années de cotisations entre le 1er janvier qui suit la date où l’ayant droit a eu 20 ans révolus et le 31 décembre qui précède la réalisation du risque assuré (âge de la retraite ou décès) déterminent le calcul de la rente. S’il existe des lacunes de cotisation durant cette période, ces dernières sont compensées par ce que l’on appelle les années de jeunesse. Les années de jeunesse sont les périodes de cotisation entre la date à laquelle l’ayant droit a eu 17 ans révolus et le 31 décembre de l’année des 20 ans.
Selon la directive sur les cotisations des travailleurs indépendants et des personnes sans activité lucrative (DIN) N° 2001 ss, sont considérées comme des personnes sans activité lucrative, entre autres:
- les personnes bénéficiant d’une retraite anticipée, les employés à temps partiel, les conjoints ou partenaires enregistrés de retraités,
- les bénéficiaires de rentes AI, les bénéficiaires d’indemnités journalières de maladie,
- les personnes veuves, divorcées, les conjoints ou partenaires enregistrés de personnes poursuivant une activité lucrative à l’étranger,
- les directeurs d’une SA ou d’une société à responsabilité limitée qui ne se sont pas versé de salaire du tout ou un salaire trop bas,
- les personnes qui ne bénéficient que d’honoraires d’administrateur,
- les étudiants, les voyageurs de longue durée, les détenus et internés,
- les membres de communautés religieuses,
- les assurés souffrant d’une capacité de travailler limitée, les chômeurs en fin de droit,
- les assurés dont, bien qu’ils poursuivent une activité lucrative, ne versent que des cotisations AVS décomptées (cotisations de l’employeur et de l’employé) inférieures au montant minimal annuel de CHF 475 (ce qui correspond à un revenu annuel brut de CHF 4612).
- Pour les assurés qui ne poursuivent une activité lucrative que pour une période inférieure à 9 mois et pour une durée de travail inférieure à 50% du temps de travail usuel, il est toujours nécessaire de procéder à un calcul comparatif!
Ne sont pas concernés les époux qui ne poursuivent aucune activité lucrative pour autant que l’autre conjoint soit considéré par l’AVS comme personne avec activité lucrative et que ce dernier verse au moins la double cotisation minimale (2 × CHF 475 = CHF 950) par année (art. 3 al. 3 LAVS). Une personne est considérée comme exerçant une activité lucrative aux termes de l’AVS si elle exerce une activité d’au moins 50% durant plus de 9 mois par année visant à augmenter ses revenus économiques (art. 28bis RAVS).
Ne sont également pas concernés les entrepreneurs qui engagent, pour une certaine durée et dans une large mesure, leur force de travail ou celle de tiers et investissent des moyens financiers pour mettre au point un produit (DIN, N° 2008). Il faut néanmoins qu’il existe un marché potentiel pour ce produit car il est sinon difficile de distinguer une telle activité d’un simple passe-temps (DIN, N° 2006 et 2007).