Portrait Pascal Montavon

Parlez-nous de votre parcours professionnel!

Petit je souhaitais travailler dans la voirie de ma commune et devenir ramasseur de poubelles car cette activité faisait beaucoup de bruit. Ce métier me semblait extraordinaire car, dans ma famille, je devais jouer sans faire de bruit. Finalement des réflexions assez pragmatiques m’ont amené à commencer en 1982 des études de droit à Fribourg. Pour mon plus grand bonheur j’ai suivi des cours de philosophie et sociologie du droit à l’Université qui, en parallèle de ma licence puis de mon doctorat en droit, m’ont apporté ce que je recherchais personnellement.

Après un début de carrière professionnelle au sein de sociétés fiduciaires, je me suis consacré à des activités purement juridiques au sein de commissions de recours puis comme greffier au Tribunal administratif fédéral pendant plus de 20 ans. En tant que praticien, j’ai apprécié le contact avec les gens, la réalité du monde économique, mais j’ai été en manque d’activités purement juridiques. En tant que greffier ensuite, j’ai apprécié la recherche juridique, les exigences de la rédaction juridique, les discussions approfondies, les interrelations denses entre collègues, mais la réalité économique, les relations avec la clientèle m’ont manqué. Aujourd’hui, ayant pris une retraite anticipée en 2022, je suis librement pleinement actif dans la rédaction juridique dans mes domaines de prédilection, soit ceux qui concernent les domaines juridiques des fiduciaires. C’est un retour aux sources.

Quelles sont les qualités que vous appréciez le plus dans votre vie professionnelle, et celles que vous appréciez le moins?

La reconnaissance des compétences et qualités de chacun des membres d’un groupe de travail a toujours été de grande importance pour moi dans le cadre professionnel. Par contre, le comportement qui m’irrite le plus est celui du maître d’école. Dans mon activité de greffier, j’ai collaboré avec des personnes qui faisaient part de leurs avis et remarques avec un crayon rouge et d’autres de leurs observations avec un simple crayon de papier. Les premiers étaient peut-être de fins juristes mais aussi de grands incompétents sur le plan psychologique. Les seconds étaient de bons et fins juristes et d’une compétence et efficacité exemplaires.

Vous êtes très actif en tant qu'auteur de textes spécialisés. Qu'est-ce qui vous motive?

La rédaction de textes a toujours pris une place importante dans ma vie. Ayant fondé une entreprise de conseils juridiques en droit de l’entreprise en 1993, j’ai dû au début et pendant quelques années occuper un certain temps libre. La rédaction d’ouvrages juridiques en droit commercial, notamment en droit de la SA et de la Sàrl, a rempli ce temps à disposition et m’a aussi formé. La rédaction de publications professionnelles en lien avec la pratique est de mon avis un excellent moyen de se former car cela oblige à exposer clairement ce que l’on veut exprimer. Aussi, le virus inoculé, une publication en appelle toujours une nouvelle. Je pense être réfractaire à tout vaccin dans ce domaine. C’est une des raisons pour lesquelles je collabore au sein du comité de rédaction du TREX depuis plus de 20 ans. Les interactions sont enrichissantes. Je lis avec la plus grande attention entièrement chacune des éditions de la revue, ce qui est très formateur. J’interviens parfois dans la rédaction mais plus généralement dans la traduction en français des textes des auteurs alémaniques. Je recommande et conseille les auteurs romands. Depuis plus de 20 ans j’ai eu la chance de collaborer avec des rédactrices en chef de la revue hautement compétentes et d’une cordialité à toute épreuve, même dans les moments difficiles qui précèdent la publication de chacun des numéros du TREX. A chaque fois c’est une course contre la montre pour tenir les délais. Cela est sur le plan humain très riche.

Comment vous-déconnectez vous?

Dans mon temps libre je suis un grand lecteur et apprécie de lire quatre ou cinq livres en parallèle dans des domaines complètement différents. En ce moment je lis une biographie sur le photographe Helmut Newton dont la Fondation à Berlin est extraordinaire, un essai de Y. N. Harari «Sapiens Une brève histoire de l’humanité», deux monographies sur le dessinateur, peintre et sculpteur suisse HR Giger dont l’œuvre est unique dans le monde de la science-fiction. Ces livres me déconnectent du droit comme l’art et la musique classique. Et régulièrement de petits voyages sont des bouffées d’air.